Poulehouse « L’œuf qui ne tue pas la poule ! »

O joie, excitation, gratitude ! Je reviens de Monoprix et qu’y ai-je trouvé ? En hauteur, bien en vue, des œufs de Poulehouse ! J’aurais déjà été ravie de les trouver en magasin bio, mais quelle surprise de les trouver dans mon Monoprix habituel* ! C’est un signe de plus que les choses sont en train de changer.

Le concept ? « L’œuf qui ne tue pas la poule ».

Cette start-up propose des œufs de poules « de réforme » issues de l’élevage bio : récupérées par Poulehouse, elles échappent ainsi à l’abattoir. Les veinardes seront alors non seulement élevées en plein air, mais elles auront la chance de vivre jusqu’à leur mort naturelle.

Les poules d’élevage (batterie comme bio) vivent maximum 18 mois, alors qu’une poule peut vivre une dizaine d’années ! Lorsque leur rendement en œufs baisse, elles sont tuées (et transformées en farines animales ou, le plus souvent, exportées en Afrique).

Chez Poulehouse, pas de broyage des poussins mâles non plus (si vous ignorez encore cette pratique barbare, cliquez ici (version soft) ou ici (version âmes sensibles s’abstenir).

D’ailleurs, les 4 éleveurs partenaires de Poulehouse se sont engagés à utiliser la technique du « sexage in ovo », dès qu’elle sera disponible (technique qui permet de déterminer le sexe du poussin dans l’œuf, et ainsi de détruire les œufs de poussins mâles avant la naissance des poussins).

Ils se sont également engagés à ne pas épointer (ou débecquer) leurs poules. (Action de raccourcir le bec du poussin pour éviter que les poules, rendues agressives à cause de la promiscuité, ne se blessent ou tuent. Cela engendre une grande souffrance chez les poussins, sans parler du fait que le bec est une partie du corps indispensable pour une poule, qui pourrait être comparé à la main pour l’homme. Cette pratique se retrouve dans les élevages bio aussi.)

Le producteur est mieux payé que lorsqu’il vend à la grande distribution, alors que les poules pondent à un rythme deux ou trois fois plus faible. Aussi, les surcoûts impliqués par ce mode de production sont réintégrés dans le prix de l’œuf, et c’est le consommateur qui finance ce système.

Alors certes, le prix est plus élevé, puisque chaque œuf coûte 1 €. Mais je dépense ces 5,99€ avec un immense plaisir, parce que :

  1. Finalement, est-ce plus délirant que de payer 0,30 € l’œuf ? Et de perdre la valeur du produit (et de la vie) ?
  2. Comme je réduis sensiblement ma consommation d’œufs à cause de la souffrance animale que cela engendre, le critère de prix m’aidera à considérer cela comme un produit exceptionnel.
  3. Je considère que les euros que je dépense en plus pour ces œufs plutôt que d’autres sont comme un don en faveur des animaux et de l’éthique animale.
  4. Parce que ce sont les consommateurs qui peuvent faire changer les industriels et le monde avec. C’est donc un acte de rébellion contre le système en place (oui, je pèse mes mots 🙂 )
  5. Je n’enrichis pas des gens qui ont tellement peu de respect pour l’animal et le consommateur qu’ils ont réussi à mettre en place des systèmes aussi inhumains pour toujours plus de profit.

Très récent, le modèle économique de Poulehouse reste à affiner, et, si la start-up, qui a bénéficié d’un financement participatif (KissKissBankBank) dégage des bénéfices, elle s’est engagée à baisser le prix de ses œufs.

J’espère de tout cœur que cette superbe initiative remportera le succès qu’elle mérite. Nous pouvons tous participer à ce succès !

ヾ(^∇^)

* Après une petite recherche, ces œufs, commercialisés depuis septembre 2017 chez Biocoop, peuvent aujourd’hui se trouver chez Carrefour, Franprix, Naturalia et Monoprix.

5 Commentaires
  1. J’avais vu un reportage concernant des maisons de retraite pour les poules. Puis j’ai été bouleversée par la scène d’envoi des poules à l’abattoir dans le tendre film « Roxane ». Après recherches j’ai découvert que je pourrai désormais acheter dans ma ville des oeufs « l’oeuf qui ne tue pas la poule » chez Monoprix, magasin partenaire à La Rochelle. Merci pour vos actions et merci pour le respect des poussins mâles. Bonne continuation. Bien cordialement. Michèle

    1. Bonjour Michèle, merci pour votre témoignage ! Je ne connais pas le film « Roxane », je vais le regarder 🙂
      Bien à vous,
      Emilie

  2. Je viens d’écouter une émission sur France INTER où « Monsieur Poulehouse » est intervenu. JE NE SAVAIS PAS -maintenant je sais et je suis horrifiée! Comme j’ai un Monoprix à côté de chez moi, je vais y foncer et inciter tout mon réseau à faire de même! Merci pour votre article. Bonne journée à vous. Marén

    1. Bonjour Marén,
      c’est horrifiant en effet ! Plus les gens seront nombreux à savoir plus ils seront nombreux à agir ! Les choses bougent grâce à chacun d’entre nous.
      Merci et bel été 🙂
      Emilie

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